Fig. #01 ― Lièvre
Le Lièvre / 234h49min.
ENSA Nancy ― 2006
• Série de 60 dessins | Crayons + Criterium | Canson 90 gr., 30 x 30 cm •
Vous trouverez ci-dessous dix dessins extraits d’une série de soixante, exécutés entre le 04/02/06 et le 15/05/06. Mon diplôme est constitué d’un ensemble de soixante images identiques, reproductions à l’échelle d’une œuvre célèbre (parmi les plus copiées) de Albrecht DÜRER : Le [jeune] Lièvre (1502). Ces dessins ont été exécutés (quasi-)quotidiennement. J’ai utilisé une technique : le dessin sur un format 30 x 30 cm, 90g, crayon de 2H/5B ainsi que plusieurs calques de contours pour garder une forme/silhouette identique. À une époque où les techniques permettent une reproductibilité exacte de l’image, j’ai fait le choix du dessin parce qu’il génère des variations, des imperfections par rapport à l’image source. Il y a aussi ce rapport à la lenteur, au labeur et à l’apprentissage. ¶ À l’heure du copier/coller et de la multiplicité des images, c’est une façon d’imposer un regard par un arrêt sur image alors qu’elles sont le plus souvent vues ou croisées. Si on peut considérer qu’une photocopie n’a pas d’histoire, ici, chaque image est le résultat d’un instant donné et d’un environnement précis. À chacune des images correspond un espace temporel et événementiel archivé sous forme de notes dans le mémoire (voir rubrique ci-dessous). Tout ceci faisant partie de la rigueur et des contraintes fixées. ¶ L’acte répétitif tend à épuiser, voir, dans un foisonnement, à banaliser. Pour le cas de l’œuvre « icône » de Dürer, c’était donc briser ce lien affectif que chacun de nous développe pour cette image. Dans un rapport « naturaliste » à mon sujet, qui n’est pas un lièvre mais la couverture d’un livre consacré à l’artiste, j’apprends quotidiennement à reproduire l’image de la manière la plus objective qui soit : je repars toujours du motif que constitue la première de couverture du livre, et non pas du dessin précédent. Au travers du systématisme et de la rigueur du travail, un certain nombre de processus se mettent en place comme la mécanisation du geste et du regard, ou cette tentative de trouver un espace d’aléatoire et de liberté à l’intérieur des limites établies. « Le lièvre », choisi aussi pour son renvoi symbolique à la fécondité et à l’abondance (voir l’installation de l’artiste Ottmar HÖRL intitulée Le grand lièvre), devient dans le rapport quotidien à son image, un motif obsédant (à l’instar des empreintes de pinceau N°50 de Neile TORONI par exemple).
↓ Réf. images ci-dessous : #01, #02, #04, #05, #07, #12, #30, #43, #49, #60 sur 60 ↓
• 156h32min. Mémoires (partie I) | 54 pages | Canson 90 gr., 19 x 20 cm •
Le mémoire a été exécuté en deux temps. La version essentielle est celle que vous trouverez ici. C’est une petite édition formellement aboutie. Elle comprend les quarante premiers tableaux de données associés aux quarante premiers dessins. Les vingt derniers seront inscrits dans une version plus sommaire mais dont le contenu est identique. À l’accrochage, chaque dessin est accompagné d’un code référent (date + N° du dessin + lieu) qui renvoie à sa grille respective dans le mémoire. ¶ Le mémoire est une donnée essentielle du projet. Il est une lecture approfondie du temps de travail, archivé dans des grilles prenant en compte un certain nombre de facteurs (extérieurs ou plus introspectifs) décisifs dans l’exécution du travail. On y trouvera des indices quant à la manière dont ils ont été réalisés : par exemple, chaque dessin a un temps d’exécution plus ou moins long (entre 2h30 et 5h15 environ), à associer peut-être à l’heure à laquelle il fut exécuté (morcelé — d’une traite / nuit — jour) ou à l’environnement sonore extérieur (musique — silence…). J’en viendrai aussi à prendre en compte les conseils et avis extérieurs ou à partager mon état mental (frustration, plaisir, lassitude…). Il y a donc, à l’intérieur de toutes ces reproductions, une variable temporelle, composante en partie perceptible grâce à ce mémoire.
• Vues d’expositions | Les Cabinets de Curiosité du XXIe s. Exposition collective, 2009, Senones / One shot pour une œuvre : Antoine Caquard, 2014, Ergastule, Nancy